«Le Rectorat a récemment publié une prise de position sur le recours à l’intelligence artificielle dans la recherche, l’enseignement et l’apprentissage. Explication avec la vice-rectrice chargée de ce dossier, Juliane Schröter.»
12 Sep 2024
12 Sep 2024
«Le Rectorat a récemment publié une prise de position sur le recours à l’intelligence artificielle dans la recherche, l’enseignement et l’apprentissage. Explication avec la vice-rectrice chargée de ce dossier, Juliane Schröter.»
20 Juin 2024
L’intelligence artificielle (IA) dans le domaine linguistique pose des défis majeurs pour les universités et les traducteurs·ices. Selon la journaliste du Bilan, les universités voient «l’intérêt pour l’apprentissage des langues étrangères dans l’enseignement supérieur diminue[r]», avec des fermetures de départements de langues notables dans le monde entier. Parallèlement, l’amélioration de la traduction automatique menace l’emploi des traducteur·ices humain·es, réduisant leur demande et impactant leurs revenus. Cette évolution suscite des craintes quant à l’avenir de ces professions et à la perte de connexion humaine au langage dans un monde de plus en plus dominé par l’IA. Pour la journaliste spécialiste des nouvelles technologies, Emily Turrettini, «[i]l est essentiel de reconnaître ce qui pourrait être perdu. L’apprentissage d’une langue va au-delà de la simple acquisition de vocabulaire et de grammaire; il implique une immersion dans une nouvelle manière de voir et d’interpréter le monde. Les nuances subtiles de signification, l’humour, les allusions historiques et les contextes sociaux ne sont souvent compréhensibles qu’à travers une connaissance approfondie de la langue et de la culture.»
22 Mai 2024
Un étudiant d’une université suisse raconte, en anonymat, comment il a obtenu des bonnes notes à l’université et comment il a rédigé son travail de bachelor (qui est en cours de correction) en utilisant l’IA. Pour le rédiger, il a d’abord cherché et trouvé des sources par lui-même et a ensuite recouru à ChatGPT et à l’IA pour générer des résultats qu’il a copié dans son travail. «Pour que personne ne s’en aperçoive à la fin, il a fait passer son travail dans un programme de plagiat et dans un programme qui doit reconnaître les textes générés par l’IA». Il a utilisé également Google Gemini pour le résumé et la préface, contournant les restrictions avec un VPN.
Pour les examens en ligne, il a utilisé l’extension Composure AI de Chrome pour obtenir des réponses rapides et correctes, ce qui lui a permis d’obtenir de bonnes notes sans avoir une connaissance approfondie des matières. L’étudiant estime que «certains professeurs ferment délibérément les yeux pour éviter tout surcroît de travail.»
22 Mai 2024
Les universités suisses adoptent des stratégies variées pour gérer l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) par les étudiant·es et les professeur·es, tout en refusant d’interdire ces technologies. Elles encouragent plutôt une utilisation réfléchie de l’IA et exigent que son utilisation soit déclarée explicitement dans le cadre des travaux académiques. Dans le cas contraire, des sanctions sont prévues, mais les expert·es ne s’entenden pas sur l’efficacité des logiciels utilisés pour détecter l’utilisation de l’IA : «Jasmina Bogojeska, Professeure d’intelligence artificielle à la ZHAW, a fait de bonnes expériences avec des outils comme «TraceGPT» ou «Winston AI». «Ils fonctionnent plutôt bien si on ne retravaille pas les textes et si on ne mélange pas beaucoup d’outils différents». Pour le cofondateur de «Swiss AI Experts», Dominik Frey, il est en revanche presque impossible de constater une utilisation de l’IA. «Avec les programmes d’IA générative, on n’obtient jamais deux fois le même résultat. Il n’y a aucun moyen de prouver une utilisation».»
Ainsi, certaines universités mettent l’accent sur «les «compétences humaines» telles que la pensée critique et l’argumentation, les capacités de résolution de problèmes ou la force d’innovation». C’est le cas de l’Université de Zurich (UZH) qui «encouragerait les professeurs à développer leur enseignement et leurs attestations de performance.»
13 Mai 2024
«Lancé fin avril à Bâle par une startup suisse, un nouveau logiciel propose d’utiliser l’intelligence artificielle pour accélérer et optimiser le développement d’essais cliniques. Pleine de promesses, l’arrivée de ces technologies dans des domaines qui touchent notre santé pose néanmoins plusieurs questions éthiques.»
7 Mai 2024
L’étudiant au niveau du Gymnase a obtenu la meilleure note de sa volée lors d’un examen oral sur la première partie de la pièce de théâtre «Faust», de Goethe. Pourtant, il n’a jamais lu un seul passage du bouquin, laissant cette tâche à ChatGPT, a-t-il raconté à la «NZZ». L’auteur de l’article conclut:« L’IA va modifier fondamentalement le système d’examen. Les enseignants devront faire preuve d’imagination.»
12 Avr 2024
Le problème croissant des fausses publications scientifiques est alimenté par un marché en pleine expansion, où des agences, les «paper mills» (moulins à papier), offrent des services d’assistance à la rédaction pour les publications. Les scientifiques paient jusqu’à 25’000 euros pour des contrefaçons bien réalisées et désormais «[g]râce à l’IA, ces faux et ces contrefaçons sont désormais de plus en plus faciles et rapides à fabriquer».
Le chercheur et éditeur de revue spécialisée en neurologie, Bernhard Sabel, a découvert l’ampleur du problème à l’aide d’autres chercheur·es : «A ce jour, nous estimons qu’au moins cent mille travaux scientifiques publiés sont suspects ou falsifiés […]. Cela ne concerne que la biomédecine. En extrapolant à l’ensemble de la science, on arrive à quatre à cinq cent mille travaux publiés et falsifiés chaque année – sur un total d’environ 5 millions de publications dans le monde. Cela donnerait un taux de contrefaçon d’environ 10 pour cent.» Les études falsifiées pourraient avoir des conséquences néfastes selon Jörg Meerpohl, Directeur de Cochrane Allemagne, une association internationale pour l’assurance qualité en médecine : «[l]es implications pour les patients seraient immenses si des recommandations de traitement étaient faites sur la base d’études fausses et fictives».
Bien que les grandes maisons d’édition cherchent de plus en plus de détecter les contrefaçons, la pression sur les chercheur·es pour publier en quantité, plutôt qu’en qualité, contribue à ce phénomène.
11 Avr 2024
Récemment, une université de Prague a supprimé les mémoires de fin d’études en raison de la montée de l’IA. Cette réaction semble être loin de la réalité des universités romandes qui «cherchent pour l’instant soit à réprimer les usages de l’IA soit, plus fréquemment, à l’encadrer en tentant de sensibiliser leurs étudiants». Selon un professeur d’une haute école romande «[l]e monde académique est très ébranlé par l’irruption des intelligences artificielles, mais s’il pense s’en tirer avec des chartes et des outils anti-plagiat qui seront très vite dépassés, il se fourre un doigt dans l’œil […]. La vérité est qu’il faudra travailler et innover pour changer en profondeur les modalités d’évaluation des étudiants. C’est à ce prix que les titres universitaires pourront garder leur crédibilité».
Ainsi, les universités tentent d’autres voies comme «les travaux de groupe ou les présentations orales, voire d’imaginer de nouveaux formats pour les travaux à rendre». Selon la responsable des relations médias de l’Unil, Géraldine Falbriard «[i]l est évident que les enseignants doivent penser à adapter les travaux demandés à la présence de ce genre de technologie […]. Plus les travaux demandés s’appuient sur une analyse personnelle et documentées autour de sources probantes et plus faibles sont les possibilités que les étudiants ne fassent appel à des IA pour le cœur de leur travail.» (Lausannes Cités)
Swissuniversities suit également le développement rapide de l’IA et se positionne «en faveur d’une intégration pragmatique et dynamique des technologies basées sur l’IA dans l’enseignement et les évaluations des hautes écoles.» (swissuniversities.ch)
10 Avr 2024
Eduard Kaeser, physicien et docteur en philosophie, aborde la relation entre l’être humain et la technologie. En particulier il se penche sur la question de l’écriture et de sa transformation avec l’émergence de l’outil ChatGPT.
L’auteur explore la question à travers la position qu’avait Platon sur l’écriture: «Platon, on le sait, n’avait pas une grande estime pour la parole écrite. L’écriture ne parle pas en retour […]. L’écriture «ne donne aux élèves […] que l’apparence de la sagesse, pas la vérité elle-même. Ils entendent […] beaucoup de choses sans véritable enseignement et pensent maintenant être devenus très savants, alors qu’ils sont le plus souvent ignorants et en outre difficiles à traiter, parce qu’ils se croient sages au lieu de l’être […]».» Cette critique est élargie aux générateurs de textes tels que ChatGPT, qui fournissent également «l’apparence de la sagesse […] sans véritable enseignement».
Selon l’auteur, «[u]n monde post-littéraire s’ouvre à nous, dans lequel la maîtrise de l’écriture, technique culturelle vénérable, semble perdre de son importance». Ainsi, la position de Platon, selon lequel «le dialogue est la forme d’expression la plus élevée», est réaffirmée et l’auteur indique que «la véritable performance ne réside pas dans l’écriture, mais dans la lecture [et l’interprétation]». L’auteur propose ainsi qu’une des missions de l’éducation soit davantage axée sur l’interprétation des textes plutôt que sur leur production. Selon Monsieur Kaeser, il faut donc repenser la relation avec la technologie et l’écriture dans le contexte actuel de l’éducation, en valorisant les leçons de Platon sur l’importance du dialogue.
28 Mar 2024
Un assistant d’université a tabassé un étudiant parce qu’il aurait utilisé ChatGPT pour rédiger son essai.
4 Mar 2024
«Selon une analyse du cabinet de conseil PwC, la Suisse a le plus grand potentiel de croissance parmi 20 pays industrialisés dans le domaine de l’intelligence artificielle générative (GenAI). Dans le meilleur des cas, le secteur pourrait augmenter le produit intérieur brut de plusieurs milliards. […] Ce potentiel de croissance est expliqué par le fait que les secteurs de la technologie et des logiciels ainsi que les entreprises des médias, de la pharmacie et de la finance devraient être les plus grands bénéficiaires de la nouvelle technologie : «En Suisse, ces secteurs sont particulièrement bien représentés par rapport à des pays moins affinitaires avec l’IA comme l’Allemagne ou la France»»
12 Fév 2024
Le Centre d’expertise sur les extrêmes climatiques (ECCE) a été officiellement inauguré vendredi à l’Université de Lausanne. «Entre recherche et proposition de services, le but de ce nouveau pôle est d’accompagner la population dans l’anticipation des phénomènes climatiques à risques. […] Des partenariats avec MétéoSuisse, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), l’Établissement cantonal d’assurance (ECA), d’autres compagnies d’assurances et de réassurance ou encore l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sont par exemple prévus. Les domaines d’expertise couvriront la météorologie, la climatologie, l’intelligence artificielle, les statistiques, la physique, la gestion des risques ou encore la finance durable, détaille le directeur de l’ECCE.»
9 Fév 2024
La chercheuse en intelligence artificielle Maria Graziani, lauréate du Prix Latsis 2023, explique comment l’intelligence artificielle pourrait profondément modifier le(s) processus scientifiques. Elle travaille actuellement pour IBM Research Europe.
5 Fév 2024
«Lors de sa séance, la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national (CSEC-N) a entamé des travaux préparatoires dans l’optique du traitement du message FRI 2025-2028 dans le prochain trimestre. […]
Les présentations et les discussions ont en particulier porté sur le rôle toujours plus important de l’intelligence artificielle, sur le manque de personnel qualifié (spécialement dans le domaine de la santé) et les défis relatifs à la formation, sur les besoins en matière de financement pour assurer la formation du nombre croissant d’étudiants et pour maintenir l’excellence dans le domaine de la recherche, qui évolue rapidement, ainsi que sur la question de la relève scientifique et académique. La discussion et les différentes questions seront approfondies au cours du prochain trimestre, dans le cadre de l’examen du message FRI 2025-2028.»
1 Fév 2024
Le Centre pour le développement des hautes écoles (CHE) allemand a développé un «document de discussion» avec une vision pour adapter la culture d’examens au changement technologiques (IA) et à la numérisation. Il se base sur une série d’ateliers organisés durant l’été 2023, au cours desquels les étudiant-es, les enseignant-es, les structures de soutien ainsi que les directions des universités et les acteurs et actrices stratégiques ont discuté de leurs idées et de leurs besoins au sein de leur groupe d’intérêts.
17 Jan 2024
«L’EPFZ, l’EPFL et la Confédération vont travailler avec Microsoft, Google ou Amazon pour tenter de réduire les risques liés à l’intelligence artificielle. Des chercheurs vont collaborer avec des ingénieurs. Pour la Suisse, c’est un coup de projecteur important.»
15 Jan 2024
Selon Sophie Gremaud, auteure de l’article paru dans la Liberté et le Courrier, «les robots conversationnels sont capables de miracles sur les bancs académiques. ChatGPT est même un très bon élève, capable de passer avec brio certains examens et d’élaborer des présentations et des essais convaincants.» Elle a rédigé un tour d’horizon des pratiques en Suisse et constate: «Environ une année après l’apparition de ce parfait instrument de fraude dans la routine et le cartable des étudiants, force est de constater que les milieux académiques sont à la traîne.»
20 Déc 2023
Le Conseil européen de la recherche (CER) a averti les candidat-es qu’ils et elles devaient respecter l’intégrité académique lors de l’utilisation des outils d’intelligence artificielle (IA) pour rédiger des propositions de recherche.
Adéla Jiroudková, directrice du bureau de soutien à la recherche de l’université Charles à Prague, où les directeurs de recherche utilisent l’IA générative, a déclaré qu’elle était «très consciente» que certaines sociétés de conseil utilisaient ce type de logiciel pour rédiger des demandes de subvention. Selon elle, cela constitue «un problème encore plus grave» que l’utilisation de l’IA par les universités dans le même but. «Ils utilisent vos connaissances, vos notes et vos brouillons et les introduisent dans ChatGPT ou des plateformes similaires sans le consentement du chercheur.» Dans le même temps, une dépendance excessive à l’égard de l’IA pourrait conduire à une homogénéisation de la recherche, où «seules les propositions qui entrent dans un certain moule ou qui cochent des cases algorithmiques spécifiques sont approuvées.»
14 Déc 2023
Le IA permettront aux scientifiques d’avancer plus rapidement dans leur compréhension de la langage des singes, tel est l’espoir de scientifiques de l’Université de Neuchâtel.
13 Déc 2023
L’article du Monde traite des difficulté d’encadrer l’utilisation des AI par exemple dans les travaux écrites et les expériences faites notamment dans les universités suivantes: Sciences Po Paris, Université de La Rochelle, ESCP Business School, L’Université de Lille, Science Po Rennes, et Ecole normale supérieure.